"Partir de la disparition, la sublimer c’est-à-dire la faire changer
d’état afin de laisser trace, d’apaiser, de faire surgir une nouvelle
forme de présence des histoires, des lumières qui ont un jour vécu et ne
reviendront plus. Pour dire cet après-là, Clara Chichin entremêle
l’écrit, la vidéo, la photographie. Dans une lente progression parcourue
d’éclats, de latences, d’impossibilités, elle traverse, éprouve,
accueille. Puis, survient cet instant émouvant lorsque l’introspection
sort de sa solitude, et s’ouvre au monde. Ses images sont travaillées
par les mots même lorsqu’ils ne se montrent pas. La petite musique de
Clara, elle est ténue, nécessite de se pencher, d’aller chercher par
soi-même, la juste note qui déploiera toute la mesure de son univers.
Clara, elle est comme ces belles fleurs sauvages qui poussent entre deux
pierres sèches, qui fraient jusqu’à trouver la petite fracture qui leur
permettra d’émerger du peu et de s’ouvrir à la lumière. Juste le temps
de…"
Mina Lenvka, auteur, pour Temps Zero