Le Bruissement entre les murs

Le Bruissement entre les murs est une conversation entre photographie, dessin contemporain et broderie où matérialité et représentation symbolique s’alternent.

Avec les Murs à pêches de Montreuil en toile de fond mais aussi comme moteur principal, Clara Chichin et Sabatina Leccia opèrent des prélèvements dans le réel, creusent des galeries secrètes entre l’aspect fantastique de ce lieu qui prête à la rêverie et son aspect historique et témoin des strates de temps – mûrs à pêches du roi Louis XIV, maraichage, lieu populaire, gentrifié, pris en étau par l’étalement urbain.

En déambulant dans ces jardins, Chichin et Leccia décloisonnent les temporalités, en conjuguant leurs pratiques (photographie, dessin, tissage, tirage etc) et leur sensibilité. La matérialité de leur collaboration permet d’incarner les strates de temps et de perception, entre les murs se trouvent des énergies impalpables. Les artistes livrent une cartographie sensorielle réorientant la compréhension de ce lieu . 



    








 
 




 

Projet réalisé grâce au soutien de  bourse Transverse 2022 (ADAGP / Association Freelens), l' Aide à la Création de la DRAC Ile de France. Les œuvres ont été en grande partie produites  à la Capsule grâce à Arnaud Levenes.
Un livre sera publié en novembre 2024 par Sun/Sun éditions.

Reproduction des œuvres par Lucie Pastureau avec la dotation prises de vues de l'ADAGP

© Clara Chichin & Sabatina Leccia




Le bruissement entre les murs, Biennale de l'Image Tangible, l'Ahah, 2023, Paris


Le bruissement entre les murs, Biennale de l'Image Tangible, l'Ahah, 2023, Paris


 

Le bruissement entre les murs, UnRepresented, 2024, Paris
photo by @gregorycopitet

 

    « Dans le projet Le bruissement entre les murs Clara Chichin et Sabatina Leccia, par l’entremêlement de leur deux pratiques respectives - la photographie et le dessin- donnent forme à un jardin d’images hybrides dans lequel elles donnent à sentir l’expérience du paysage, d’un territoire éprouvé. Elles questionnent la notion de paysage, sa représentation et la relation au monde vivant.
Les deux artistes « brouillent les lignes entre la photographie et le dessin, créant des objets hybrides. Travaillant avec des représentations photographiques imprimées et «augmentées» des Murs à Pêches de Montreuil, leur projet est à la fois un travail de mémoire et d’activisme. Les Murs à Pêches est un monument historique qui risque de devenir méconnaissable en raison des changements qui se produisent à Montreuil. Son importance est à la fois historique et contemporaine, il est une trace vivante des origines de Montreuil en tant que producteur de fruits, et continue d’être actif à la fois en tant qu’espace de loisirs et producteur de nourriture. La menace qui pèse sur les Murs à Pêches concerne l’évolution de son usage, mais aussi sa perte d’identité, du fait du réaménagement prévu et de l’évolution des relations avec les communautés qui l’ont historiquement fréquenté. Les Murs à Pêches sont un espace vert, une zone de résistance aux changements urbains, un lieu où il est possible de décompresser, de se réorienter, et un quartier où subsiste l’entraide entre les habitants. C’est un lieu de mémoire important, et l’art est un moyen de questionner l’histoire du site, en la tissant dans un sens contemporain.  En imprimant sur papier les photos de Clara Chichin des Murs à Pêches, elles créent un chemin de représentation à travers lequel Sabatina Leccia peut explorer ses expériences en dessin - qui consistent souvent à faire des séries de petits trous avec une épingle, créant une nouvelle sensibilité, qui remet en question le rôle historique du mur à pêche, et ouvre une possibilité de ré-enchantement d’un lieu. Leur projet collectif peut être considéré comme la création d’une carte sensorielle qui réoriente la compréhension du lieu. » Max Kaario, critique d’art et commissaire d’exposition, rapporteur pour l’Aide à la Création de la DRAC Ile de France.